EXPOS : Au Muséum de Toulouse, une exposition consacrée aux nouveaux animaux de compagnie (NAC)
Du 05/07/2016 au 18/06/2017
Aujourd’hui débute la nouvelle exposition au Muséum de Toulouse consacré aux Nouveaux animaux de compagnie (NAC), ces araignées, serpents et autres animaux exotiques qui débarquent en masse dans les foyers des Français.
Qu’ils soient à écailles, à plumes ou à poils, les animaux exotiques fascinent et séduisent un public de plus en plus large. À tel point qu’aujourd’hui, les Nouveaux animaux de compagnie (NAC), sont de plus en plus présents dans nos foyers. Pour sensibiliser les Toulousains à ce phénomène, le Muséum ouvre aujourd’hui une exposition qui leur est consacrée. Rencontre avec Philippe Annoyer, entomologiste.
Qu’avez-vous fait de spécial pour cette exposition ?
Je devais absolument recréer des scénographies avec ces animaux en position dynamique, en position de vie comme si on les avait vivantes à la maison. Avec une position statique on travaille sur un étaloir, à plat, on prépare un insecte de façon symétrique. Une fois que j’ai choisi l’animal que je veux préparer, j’imagine déjà quelle préparation dynamique je vais faire derrière. Par exemple, pour les mygales, je ne vais pas mettre une mygale arboricole (qui vit dans les arbres N.D.L.R.) dans un terrier. J’essaie à chaque fois de représenter le milieu dans lequel il vit.
Comment sélectionnez-vous et récupérez-vous les animaux exposés ?
On a pris le parti d’avoir beaucoup de mygales sur cette exposition. Depuis quelques années ça devient compliqué de s’en procurer. On se fournit avec des personnes qui les élèvent depuis des dizaines d’années, qui ont des certificats de capacité. Une fois que les mygales sont mortes, ils les conservent au congélateur et ils m’en envoient quelques-unes.
Vous n’exposez que des nouvelles espèces ?
Ce n’est que de l’exclusivité. Il y a seulement un couple de phasmes que l’on retrouve dans l’exposition permanente. Et ces animaux sont exclusivement que des NAC.
Quel est votre coup de cœur ?
Je trouve les mygales particulièrement réussies. Nous avons une mygale Theraphosa Leblondi que l’on trouve en Guyane française. C’est la plus grande que l’on puisse trouver au monde. Le record de taille est de 27 cm et là j’ai trouvé un spécimen qui fait 23,5 cm. C’est une personne qui avait ça en Biélorussie.
J’ai cherché partout parce que ce n’est vraiment pas évident de trouver des spécimens, en plus de cette taille-là. Il faut savoir qu’une mygale élevée, il faut 20 ans pour obtenir une taille comme celle-là. Une femelle mygale, c’est 20-25 ans, ça vit plus vieux qu’un chat.
Quel message voudriez-vous faire passer aux futurs acquéreurs de NAC ?
Évidemment, le mieux c’est d’aller voir les animaux dans la nature. Après on peut comprendre que des gens puissent aimer avoir un animal venant du fin fond de la Papouasie-Nouvelle-Guinée parce que la personne n’ira peut-être jamais. Dans ce cadre-là, il faut bien vérifier que ce sont des spécimens issus d’élevages et que ce n’est pas un trafic illégal d’espèces sauvages. Ce n’est pas évident de le savoir alors il faut vraiment ne pas hésiter à fouiller. Après il faut bien s’en occuper. J’entends par là que cela ne sert à rien de prendre un animal si on n’a pas l’équipement nécessaire pour le mettre dans de bonnes conditions parce qu’il mourra au bout de quelques mois. C’est une grosse responsabilité. Lorsqu’on part en vacances, c’est beaucoup plus compliqué de faire garder son NAC plutôt qu’un chien ou qu’un chat.
Les Nac au muséum
Pour cette exposition, le muséum a recréé un appartement dans lequel se sont introduits les Nouveaux animaux de compagnie. Messages cachés, tiroirs d’insectes ou encore miroir aux araignées parsèment le salon, la chambre mais aussi les toilettes de cet appartement où les plus craintifs auront des sueurs froides. L’exposition débute aujourd’hui et se termine le 18 juin 2017.