Des animaux pour aller mieux
Caresser un chien, câliner un chat, autant de gestes qui participent au bien-être des personnes âgées. C’est toute la promesse de la zoothérapie, à domicile ou en établissements.
Nous avons tous expérimenté ou constaté la complicité qui peut unir un animal de compagnie à son maître. Et lors qu’arrivent la maladie, la dépendance, l’isolement, alors le chat, le chien voire même le cheval deviennent des aides précieuses pour se sentir mieux.
On appelle cela la zoothérapie ou médiation par l’animal. Cette pratique, qui se développe à domicile et en institution, utilise l’animal comme médiateur auprès de personnes âgées. Par son interactivité, le chat, le chien ou un autre animal stimulent les capacités d’attention, de mémoire, de concentration, et créent un but, une motivation pour les activités de rééducation, de motricité, de découverte, de jeux. Ils maintiennent la personne âgée en contact avec son environnement. Ils rassurent et apaisent les plus vulnérables.
DES CHIENS EN ÉTABLISSEMENTS
A Vaucresson (92), l’Ehpad des Hauts-de-Jardy a accueilli, dès son ouverture en 2008, Dounia, une charmante labrador formée par l’association des Chiens guides d’aveugles, mais réformée, car effrayée par les bruits de la rue. Pour Christine Richet, directrice de l’Ephad, « la présence de Dounia crée du lien, suscite les conversations, apaise et distrait. » Dounia n’est pas la seule dans l’établissement. « Ici, nous acceptons que les résidents s’installent avec leur animal de compagnie lorsqu’ils peuvent s’en occuper. » C’est ainsi que Roucky est arrivé dans l’unité Alzheimer. Depuis le décès de sa maîtresse, il est la mascotte de l’unité. « Dès qu’une personne ne va pas bien, souffre d’une crise d’angoisse ou de larmes comme cela arrive, on lui apporte Roucky. Elle commence à le caresser, les pleurs s’apaisent, elle retrouve son calme. C’est très impressionnant. »
LES BIENFAITS DE L’ÉQUITHÉRAPIE
La médiation animale ne s’arrête pas là aux Hauts-de-Jardy. L’Ephad est situé à proximité du haras de Jardy. La directrice a donc monté un projet basé sur l’équithérapie. « Nous travaillons en collaboration avec les équipes du haras. Et proposons, au printemps et à l’automne, des ateliers avec des poneys pour des groupes de quelques résidents, emmenés par la psychomotricienne. Les anciens cavaliers retrouvent la mémoire des gestes de pansage, les personnes souffrant de Parkinson travaillent l’habileté manuelle à travers le brossage et ceux pour qui la marche est difficile, s’entraînent sans s’en rendre compte en conduisant les poneys à pied. »
DES EXPÉRIENCES QUI SE MULTIPLIENT
Nombre de maisons de retraite accueillent désormais les animaux des résidents. D’autres, avec unité Alzheimer, adoptent chiens et chats. La Cité Saint-Joseph, dans le Gers, accepte depuis trente ans les animaux de ses résidents. La maison propose des ateliers avec les biquettes et les oies de la ferme voisine. Grâce aux soins et au nourrissage des animaux, les personnes âgées retrouvent le sourire, l’envie et la confiance en soi…
DES VISITES CHEZ LES PARTICULIERS
La zoothérapie n’est pas une pratique réservée aux institutions. Des professionnels interviennent à domicile : Entour’ages à Saint Brieuc, Anim’Envie en Vendée, Cattuscanis dans la Drôme ou AnimalCâlin dans le Tarn… Du lapin nain au hamster en passant par les chinchillas, les expériences varient, mais le but reste le même.